La beauté est éphémère


« T’es cro belle maman »


"Oui mais tu sais moi je me demande juste pour combien de temps. Tu me trouveras belle quand je serais vieille et toi une femme de mon âge ? Dis tu m’aimeras toujours ? En fait, je préfère que tu m’aimes toujours plutôt que tu me trouves belle !"

Ça n’a rien à voir je sais.

Quand j’étais jeune, quand j’avais 15 ans j’étais trop maigre, personne ne me remarquait, j’étais simplement celle qu’on ne regardait pas ou plutôt celle que je ne pensais pas qu’on puisse regarder.

À dire vrai, je préfère dire ça parce que la vérité est bien différente. La vérité c’est qu’il valait mieux pas qu’on me trouve belle parce que sinon et c’était forcément que j’étais une aguicheuse... Donc j'ai pris l'habitude d'être discrète pour ne pas avoir de problèmes. Ben oui, c’est bien connu qu’on fait toujours quelque chose si on attire les regards...

Donc je ne les attirais pas et faisais en sorte qu’on ne me remarque pas. Je ne me maquillais quasiment pas, je n’étais pas celle qu’on ne remarquait pas parce que j’étais discrète. Discrète dans mes choix de copines. Je prenais toujours celles qui avaient quelque chose à réparer. Celle qu’il était facile de mettre en avant. Moi j’étais discrète par dépit. Je me cachais derrière elles. Je la jouais confidente je ne me confiais pas. Une oreille. Une épaule si solide et pourtant si frêle. Si elles avaient su...

Je ne traînais pas puisque je ne sortais pas vraiment. Je ne me mêlais pas aux plus populaires puisque je n’avais pas (du tout) le droit de sortir... les études d’abord c’était comme ça ! On verra après.. Après quoi, après ma jeunesse ?

     Je faisais du sport à outrance si si ! J’ai fais du basket pendant 7 ans mais je m’imposais aussi du volley, du hand, du tennis, du football féminin, du badminton et j’en passe j’en ai tellement fait chacun une année parfois j’y revenais enfin une belle passion.

J’ai eu 17 ans, mon bac avec mention, la fac, ma pseudo liberté.

En fait, je me suis rendue compte que souvent on me remarquait. J’en faisais pas plus qu’avant. J’ai juste commencé à sortir. On se lançait des défis et moi je les remportais souvent. Celui que je voulais, je l’avais. Jamais aller plus loin juste qu’il veuille sortir avec moi et je m’enfuyais, j’avais peur d’insister et puis c’était qu’un jeu: un défi. Parfois même je ne sortais même pas avec, dès que je savais que je pouvais ça suffisait à me faire gagner le titre de la plus forte.

J’étais plutôt jolie. Vous savez les normes qu’on nous impose depuis longtemps et ben j’étais parfaite dedans. J’avais ce qu’il fallait et même des abdos (merci le sport) !

J’ai porté la fête et elle me l’a bien rendue. J’ai eu les mecs les plus beaux ceux pour lesquels on se serait battues. Franchement, j’avais pas grand chose à faire. Je pense que j’étais drôle, naturelle et bien dans ma peau surtout ça aide.

Voilà j’étais belle, jeune, insouciante, folle aussi, sans limite, impossible à retenir enfin tout ce qu'il fallait être pour être dans le coup.

Après une belle période, comme je faisais plus de sport, j’ai changé ! Ouais bon ça va j’étais loin d’être vilaine mais j’ai changé. C’est comme ça. Je m’y étais bien faite. C’était mignon.

Moi je m’aime même aujourd’hui alors que j’ai bien changé (merci la grossesse, merci mais c’est la vie et ça vaut tout les abdos du monde) je m’aime parce que vous ne pouvez pas aimer correctement si vous ne vous aimez pas. C’est la base.

Parfois, j’avoue c’est dur mais il faut aimer votre moi profond sinon vous courez à votre perte. Vous vous devez au moins ça. Suffit de puiser en soi et de savoir pourquoi vous vous pardonnez tant de choses (même ce que vous n’arrivez pas à pardonner aux autres) et pour comprendre que vous êtes capable de vous aimez ! (Relisez encore et encore cette phrase, j’arrête la philosophie c’est ennuyant je sais et on commence à ne plus se comprendre).

Vous vous souvenez cette erreur  que vous avez faite, voila vous ne vous souvenez plus. C’est ça le début du pardon c’est quand on a oublié. Ben ça sert à se dire qu’on s’aime parce qu’on s’est pardonné ses propres erreurs. Enfin, le mieux c’est quand même d’essayer de ne pas trop en faire. C’est comme la fois (plutôt les fois) où je me suis pardonné de ne pas être restée, d’être partie, d’avoir cherché à fuir plutôt que d’essayer de comprendre, cette fois ou j’ai pas eu le courage de partir ou de quitter, cette fois encore où j’ai fais semblant de ne pas comprendre tout simplement parce que tu voulais pas dire les choses clairement. T’aurais du le dire clairement, j’aime bien quand c’est clair !!! Tant pis c'est la vie !

J’ai aimé passionnément et sans complexe comme il est possible d’aimer à l'extrême parfois. Moi je ne fais jamais les choses à moitié ! 

     J’ai tout donné au sport, il me l’a bien rendu. J’ai tout donné à la bringue, elle me l’a bien rendu ou bien peut être que c’est moi qui lui rendait trop (!!!), j’ai tout donné à l’amour mais il a souvent été incapable de me rendre ne serait-ce que la moitié de ce que je lui donnais inlassablement ! J’ai tout donné dans tout ce que je faisais. Je rattrapais les années perdues.

J’ai fais un mauvais choix. Celui d’un premier amour avec la mauvaise personne. Celui mal dans sa peau qui fait semblant d’être bien, celui qui vous fait croire qu’il est bien avec vous alors que vous êtes son faire valoir. Un jour, il m’a sorti que physiquement j’étais parfaite mais que mentalement on était bien différent. J’ai pas compris sur le coup, il se croyait juste au dessus de moi. Quand je vois sa vie aujourd’hui je ris, croyez-moi je ris. J’en suis même à me demander comment j’ai pu le regarder mais je pense que j’aimais l'idée qu'il me trouve parfaite et qu’il m’aime et puis ça a changé...

Un jour, il m’a dit qu’il m’aimait pas assez pour rester avec moi, que moi je l’aimais trop et que lui plus assez. Fin de mon grand amour. Ramassage de dent. Une rupture si difficile que je pensais vraiment que j’allais mourir. J’ai mis 6 mois pour m’en remettre. 6 mois de néant. 6 mois ou j’ai perdu la foi. 6 mois à me dire que c’était plus la peine d’aimer un de ces crétins.

Il est revenu, réalisant sa soi disant erreur mais il avait brisé notre amour et après quelques temps c’est moi qui ait rompu. C’est moi qui ait dit « assez » ! Il ne connaissait pas la même définition que moi de l’amour, il avait gâché ma croyance, je n’y croirai plus jamais...

Puis il y a eu un gentil garçon. Vraiment gentil. J’ai essuyé ma peine et panser mes blessures mais je ne l’ai jamais aimé (je le pensais du moins).

Quand j’ai compris qu’il commençait à m’aimer, quand il m’a dit qu’il avait quelque chose d’important à me dire, j’ai fuis comme on fuit la peste.

Je suis partie en courant. J’ai pris les devants, je lui ai dis que je préférai arrêter. Un amour mort comme l’était mon cœur. Je me sentais morte à l’intérieur. Vous savez comme lorsque vous avez tellement refoulé un sentiment que vous n’y pensez même plus.

Je pense avec du recul que je l’ai aimé à ma façon mais je pense aussi que parfois on rencontre des gens qui ne passent pas leur vie avec nous parce que ce n’était pas écrit mais qu’ils sont nécessaires à notre vie et nous montre le chemin. (Je lis « l’alchimiste » de Coelho si vous l’avez lu vous saurez de quoi je parle sur les gens qui vous aident à réaliser votre chemin).

Je ne suis pas une "coureuse" je suis comme vous tous. J’ai vécu comme je vis toujours et je ne sais pas vivre sans amour. Je n’ai pas peur de vos jugements parce que je sais que nous sommes tous les mêmes, je sais que vous me lisez, je sais que vous avez des chemins similaires, des histoires aussi romantiques (bien plus mêmes souvent) et surtout, d’après vous, les mêmes ressentis que les miens.

Je me suis vengée. J’ai aimé comme jamais. Ça ne servait à rien de refouler. Ça m’est tombé dessus un jour alors que j’avais 19 ans. Je n’y croyais plus, je ne voulais plus et puis c’est arrivé comment je ne sais même plus.

Je sais qu’il m’a aimé aussi fort. Un amour indescriptible. Un amour fort fort mais pas pour moi. Je n’etais pas assez abîmée, il préférait réparer des êtres bien plus abimés que moi. Un comble. Disons que s’il avait su, s’il avait prit le temps, il aurait sûrement compris ce qui l’attirait chez moi. Moi je le savais.

Un jour, bien plus tard, il a compris ses erreurs...

Je lui aurais donné ma vie parce que j’avais entièrement confiance en lui. Il était presque tout ce que j’attendais de l’autre. J’ai même cru qu’il était mon âme sœur. Erreur. Pas dans cette vie.

Revenons en à nos moutons j’étais toujours aussi « belle ». Un succès fulgurant.

Ensuite, j’ai rencontré un homme un jour, un ami qui m’a dit que je n’étais pas belle. Il m’a dit que j’étais charmante, que la beauté ça disparaissait mais que moi je ne changerait pas, parce que le charme, ça reste. Je ne retrouve pas ses mots exacts mais c’était le plus beau compliment qu’on ne m’ait jamais fait. Il m’a dit aussi que j’étais intelligente et qu’il ne fallait jamais que je laisse un homme me faire croire le contraire. Il m’a dit aussi que j’étais une belle personne.... 

Le temps a passé. Il passe, s’envole en emportant avec lui mes désillusions. Il emporte aussi avec lui mes croyances infondées et évidemment il m’apporte la sagesse. Je ne suis plus aussi désordonnée. Je réfléchis. Je crève l’immaturité.

Ma petite princesse me trouve belle et je voudrais qu’elle comprenne que le plus important n’est pas d’être belle mais d’être bien dans sa peau, d’être soi, d’être franche, droite, intègre et d’être une belle personne. Quand vous avez réussi cela, vous êtes vous même. Libre d’être celle que vous avez toujours voulu être. Belle.

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