La famille



On m'avait dit qu’on ne la choisissait pas et qu’on naissait et subissait parfois sans savoir où on allait. 

J’ai trouvé des points communs dans toutes vos histoires de famille. On passe notre vie à chercher l’amour de nos parents sans parfois comprendre leurs façons si incertaine d’aimer.

Il y a des gens pour qui tout va bien de ce côté là et puis il y a les autres. Ceux que la vie n’épargne pas et à qui elle ne fait AUCUN cadeau.

J’ai choisi de vous délivrer la mienne. Je sais, c’est pas sain, c’est révélateur. Je ne suis pas narcissique mais faut quand même que je vous explique sinon vous ne comprendriez jamais qui je suis. Et puis on ne sait jamais si je n’étais plus, je veux qu’elle sache pourquoi j’ai des réactions hors normes et une sensibilité exacerbée. 

N’oubliez pas à travers ces mots qu’on ne choisit jamais sa famille, qu’on subit, qu’on apprend et qu’on reste fragile parfois justement à cause d’elle... 

Non je n’étais pas heureuse petite. Du plus loin que je me souvienne c’était douloureux. Non seulement j’étais triste souvent mais j’en voulais à la terre entière de ne pas être née ailleurs. 

On ne peut pas dire que c’était une partie de plaisir parce qu’il n’y avait aucun plaisir. Fallait marcher droit et ne pas dérailler. Leur obsession de l’école, des bonnes notes, des études, d’éviter les garçons, de bien se comporter, d’être droite ! 

C’était une pression permanente comme une épée de Damoclès au dessus de la tête prête à vous trancher en deux au moindre faux pas... 

Je n’étais pas heureuse petite, ni adolescente. Je dirais même que c’était pire. 

Je voulais mourir petite. Je me souviens quand ça faisait si mal, je voulais juste mourir et cesser cette vie là trop complexe pour moi. Je cherchais une explication mais il n’y en avait pas. Mon intelligence ne m’a jamais poussé dans ce sens là. J’ai décidé d’en faire ma force et de me battre. 

« Un jour je serais heureuse je te le promets ». 



Je priais Dieu en qui je ne crois pas. J’avais besoin de croire en quelque chose parce que je ne croyais pas en eux. Ils auraient dû être des exemples, ils ont fini par être ceux à qui je me suis jurée de ne jamais ressembler. J’essayais de croire en Dieu mais il n’existe pas. Je vous l’assure. Je l’ai prié tellement fort petite quand j’avais mal pour que cela cesse ça n’a pas cessé et y a pas de Dieu aussi inhumain pour laisser faire ça. Il n’y a rien de particulier. Il n’y a que des douleurs sans nom aussi interminables que douloureuses. 

Parfois elles me hantent. Elles viennent envahir ma vie, ma tête, mes rêves qui se transforment en cauchemars. 

C’est dur. 

On n’accepte pas le mal que ça fait à l’intérieur de soi. On sait à quel point c’est intrusif et intrinsèquement bouleversant. 

Moi, je ne m’en remettrai jamais. Je dois vivre avec. 

Mon amour ne connaît pas le 1/4 de ce qui malheureusement fait que je suis moi. C'est une partie de moi à jamais enfouie. Mon mini moi n’en connaît pas 1 centième et c’est mieux pour elle. Je lui laisse son insouciance, je me garde mes tortures psychologiques, mes démons et mon enfance malheureuse à jamais perdue. J'essaie de les garder pour moi pour ne pas qu'ils en souffrent aussi. Moi c'est déjà assez.

J'explique maintenant, j'arrive à mettre des mots sur certains passages afin qu'il comprenne LUI ce qui fait que dans une situation tout à fait anodine je suis capable d'aller à l'extrême dans mes réactions.

On était sages. On ne peut pas dire qu’on marchait tordu. On n’avait pas le choix c’était l’éducation à la dure. Je me suis jurée que je ne serais jamais comme ça avec mes enfants. Parfois lorsque je crie sur elle, j’ai envie de m’effondrer tellement je m’en veux. Je compense toujours ! 


"-Je t’aimerais toujours mon Amour toujours. "

"- je t’aime jusqu'à la lune jusqu’aux étoiles, jusqu’au soleil et on revient."

 Je lui rappelle tous les jours que je l’aime parce que je vous jure que vous doutez ! Un jour vous ne savez même plus si vous êtes digne que quelqu’un vous aime.





Attention j’ai pas dis que tout ça se voyait et d’ailleurs ça ne se voyait quasiment pas. Certains proches ne le savent pas. Parfois j’ai essayé de mettre des mots là dessus pour mes amies mais souvent ce fut un échec cuisant. Comme cet article que j’ai du mal à écrire. Ces mots que j’essaie d’aligner sans en dire trop en ne disant rien. J’ai l’impression soudaine quand je le relis qu’il s’agit d’une transcription différente de ce que je voulais vous délivrer ! 

Maintenant vous savez sans savoir une partie de moi. Un morceau du puzzle qui permet de voir le joli tableau qu'on organise pour l'exposer aux autres. Moi j'ai passé ma vie à exposer un joli tableau, celui que je m'étais idéalisé dans un coin de ma tête. On est normal, on est comme les autres...

Il y a ces parents qui vous abandonnent à la naissance, d'autres bien avant, il y a les absents quelque soit la raison, il y a ceux qui vous font ressentir leur mal être, il y a ceux qui sont dérangés et qui vous transmettent leur folie, ceux qui ne distinguent plus le bien du mal,... La liste est encore longue.

Mais surtout il y a vous. Ce que vous faites de votre vous est le plus important. Il permet de déterminer votre faculté à vous détachez de ce qui vous atteignait.

Souvent, Chéritou s'étonne de mon détachement par rapport à des événements importants et saisissants ou douloureux.... 


"C'est que j'ai bien trop souffert mon Amour, toi tu ne sais pas mais lorsqu'on est passé par les chemins que j'ai traversé certaines choses nous paraissent bien futiles."

J'en ai gardé le détachement et également la force qui me définit. Je suis forte à cause de tout cela. La force c'est ce qui vous aide à vous tenir debout. Toujours. Au delà de ce qu'on vous apprend. Toujours garder le cap. Anticiper. Analyser pour ne pas être surprise. Ce qui m'empêche si souvent de dormir mais non pas de manière obsessionnelle de façon rationnelle.

N'oubliez jamais que vous êtes ce que vous voulez être. N'oubliez pas que vos actions démontrent ce qui vous caractérise et qu'elles reflètent également ce que vous êtes parfois à vos dépends, parfois involontairement.


N'oubliez pas que vous pouvez malgré tout être heureux. Moi je le suis, je me l'étais promis.
Ne vous oubliez jamais pour quiconque ! 
JAMAIS !
Ce qui compte par dessus tout c'est votre propre famille, celle où vous vous sentez bien et à votre place.







Commentaires

  1. Ton article est vraiment interessant et prend aux tripes. On sent la souffrance que tu as enduré petite. On sent ta détermination quant-à être une maman bienveillante et heureuse dans sa vie. Comme tu l’as dit, on n’est pas tous égaux et les parents transmettent beaucoup de leurs travers aux enfants. Mais rien n’est impossible et on peut toujours se reconstruire en s’entourant de gens bienveillant tels que ton chéri ! Bisous la belle. Je te souhaite tout le bonheur du monde !

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    1. C'est exactement ce que je voulais transmettre ! merci pour ton commentaire ma belle, ça me touche beaucoup ! Je te souhaite tout à fait la même chose ! Bisous

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