Le temps des fleurs...
C´était le temps des fleurs
On ignorait la peur
Les lendemains avaient un goût de miel
Ton bras prenait mon bras
Ta voix suivait ma voix
On était jeunes et l´on croyait au ciel
La, la, la...
(Le temps des Fleurs - Dalida)
Andernos les bains - septembre 2014 |
C’était
l’innocence et la croyance dans une autre histoire bien différente de celles
qui nous avaient rendus amers… On s’était dit que cet amour-là était bien
différent des autres, qu’il serait éternel, qu’il était plus grand, plus beau,
plus toi, plus moi, plus trois, plus quatre etc., plus nous…
C’était
le temps où t’avait ton 70 m² et moi mon 40 m², on fumait à la fenêtre pour se
donner bonne conscience, on faisait l’amour plusieurs fois dans la même nuit, on
refumait des grandes clopes à poil devant la fenêtre avec la couette autour du
cou pour moi et toi le torse bombé droit devant. On était cons, on aurait fumé
dedans c’était bien pareil. On croyait qu’on avait toute la vie devant nous, qu’on
était libres…
On
croyait bien, on est toujours libres.
Un
jour, très vite finalement, donc notre course effrénée contre le temps, on s’est
dit qu’on devait vivre ensemble. Ca tombait bien. Moi j’avais laissé mon
travail là-bas et toi tu avais besoin que je sois présente après ton opération
qui t’immobilisait… Tu me connais avec ma dictature des dates, mon cerveau à
100 000 à l’heure… Ben je me rappelle plus des dates… Je sais que j’ai
laissé mon job et qu’en février t’avait ton opération. Ensuite j’ai passé mon
temps chez toi, j’ai même trouvé un autre job en avril et toi tu faisais les
cartons de ton appart pour qu’on puisse aller habiter chez nous. Après j’ai
fait les miens, un déménagement, deux en fait et voilà c’était parti pour la
vie.
Ça
s’enchaine. Souvent ça va trop vite. Y avait aucun doute, c’était toi et moi à
la vie, à la mort et surtout à l’amour.
Je
ne me souviens pas de cet instant suspendu du temps où je rentrais chez nous
après le boulot. Je crois que t’étais déjà là et ensuite on faisait quoi ?
Bordel qu’est-ce qu’on pouvait bien foutre de tout ce temps qu’on avait encore ?
Je voudrais parfois me souvenir juste une fois de ce que je faisais, ce que tu
faisais, ce qu’on faisait de tout ce temps….
Ensuite,
je sais plus ce qu’on a fait de tout ce temps qu’on a sûrement tué en soirées à
répétition… Oh délicieuse esquisse… Ivresse et grosse race, que tu me manques
parfois… Je te dédie mes maux de crâne et mes terribles nuits de vomi, mon
temps précieux à discuter, à pleurer, à refaire le monde et surtout à vivre.
On a eu un enfant… délicieuse attente
que celle de connaître si elle te ressemblerait le plus ou si ce serait un
savant mélange de nous. On imaginait souvent, t’en souviens-tu ? On se
disait qu’elle serait parfaite. On était si beaux qu’elle ne pouvait être que
la perfection incarnée. Pour le coup, on ne s’est pas trompé du tout, elle est
parfaite. Même au-delà. Bordel, qu’est-ce qu’elle est belle ! Elle m’éblouit
par son intelligente et sa malice.
Ensuite, il y a eu ton départ pour une
vie meilleure pour nous et moi seule mais pas vraiment seule...
On en a passé des tempêtes, on se
disputait tellement que je ne savais même plus si un jour on saurait être de
nouveau nous sans disputes.
J’avais souvent raison, tu le reconnais
maintenant ! Toi tu partais en live total et moi je sombrais contre vents
et marées pour redresser la barre. La barre du couple que nous formions à
mi-temps quand tu étais là. Tel un bambou qui plie mais ne rompt pas…
C’est souvent comme ça dans les couples,
le mec fuit, la femme subie. Je t’ai lu une étude sur la maturité des hommes à
43 ans et celle des femmes à 32 ans mais tu sais ce ne sont que des sondages, y
a des mecs matures à 25 ans et d’autres qui ne le sont toujours pas à 60. Faut
dire qu’on croit toujours qu’on peut se passer de l’autorisation de l’autre
pour agir mais quand on est lié, on devrait comprendre qu’on ne peut plus faire
n’importe quoi, qu’on est responsable de notre couple, qu’on en est un des
acteurs principaux et que si on joue pas son rôle tout s’effondre.
Et moi je n’avais pas signé pour ça et
puis d’ailleurs au passage je n’avais rien signé, je n’ai toujours rien signé
encore aujourd’hui… On ne signe jamais pour ce genre de choses, on signe plus,
on essaie d’oublier.
Cette période m’a
douloureusement marquée. Je me rendais compte que je ne te connaissais pas si
parfaitement et les événements actuels me ramènent à cette douloureuse période.
Je suis marquée au fer rouge. J’ai demandé qu’on m’enlève un morceau de mon
cerveau pour oublier toute cette peine mais ils n’ont pas voulu, ils m’ont dit
que ça s’appellerait « expérience de la vie » et un truc comme « grandi ».
Oui c’était il y a 2 ans mais ça n’enlève
rien à mes peines et mes doutes et ça me ramène seulement deux ans en arrière…
Aujourd’hui, le mode survie est
enclenché. Oui on est parents. On prie pour qu’elle ait dormi l’aprem à l’école
pour ne pas subir les affronts du petit monstre. On espère aussi qu’elle nous
laissera la doucher sans réclamer un bonbon ou une sucette en échange. On lui
demande ce qu’elle veut manger le soir en priant fort pour qu’elle ne nous
sorte pas « J’ai pas faim moi » ou « des pâtes ». Faut le
dire, je crois qu’on est devenus les esclaves du petit monstre. On a recollé
avec notre vie remplie d’amour et de « je t’aime ». On essaie de se
montrer digne de l’autre, toi un peu plus que moi, non pas que je crois que tu
ne sois pas digne de moi mais seulement que moi je suis certaine de l’être de
toi.
On n’a plus
le temps de nous mais finalement on a trouvé ce compromis merveilleux de
partage en famille. On se trouve des moments, des instants. On y est arrivé, on
est parents et on est encore debout.
Dire que je
ne regrette rien serait utopique. Je regrette beaucoup de choses, j’aurais
voulu que tu prennes ma vie une journée pour te rendre compte. J’aurais voulu
la tienne une journée pour souffler un peu. Je n’aurais pas fait tes choix et
encore moins tes erreurs, j’aurais appris à préserver celle que j’aime de toutes
ces agressions, j’aurais été une épaule pour mon repos et mon corps tout entier
pour me protéger.
Je ne suis
malheureusement pas toi et malgré toutes les peines du monde que j’ai à
surmonter les épreuves, tout me ramène à cela ces derniers temps...
Les fleurs ne me font pas oublier, elles me permettent juste de me rappeler que c'est derrière nous et que tu as bien changé...
L’amour et la jalousie
(Bambino, bambino)
Ne sont pas des jeux d’enfant
(Bambino, bambino)
Et tu as toute la vie
(Bambino, bambino)
Pour souffrir comme les grands
[…]
Si tu as trop de
tourments
(Bambino, bambino)
Ne les garde pas pour toi
(Bambino, bambino)
Vas les dire à ta maman
(Bambino, bambino)
Les mamans c'est fait pour ça
Et là, blotti dans
l’ombre douce de ses bras
Pleure un bon coup, et ton chagrin s’envolera
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