Récit d’une journée particulière 27/09/2015

 C’était un samedi soir comme les autres un banal samedi soir de couple. Nous étions étalés sur le canapé à cette différence prêt que tu étais excité comme jamais. 

 Il faut dire que tu avais pris 12 kilos et moi 14. Tu vivais les événements comme si tu allais toi même donner la vie. 


On avait notre ventre un peu tendu à cette différence prêt que je sentais en moi et toi à travers tes mains sur mon ventre une relation qui s’intensifiait viscéralement. 


Nous étions allé à l’hôpital dans la journée. Une interne nous annonçait qu’elle était entre 3 et 4 kilos mais plus vers les 4 kilos. Moment de panique. Ce n’était pas prévu comme cela et cette interne incapable de réaliser son échographie pour nous dire son poids exact m’a rendu nerveuse. On ne l’a compris que bien plus tard mais elle aurait dû réaliser une radio pour savoir si le bébé passerait dans mon bassin. Seulement elle n’avait pas l’air d’avoir envie ni le temps pour le faire. 


Une petite intervention utile d’une sage femme sans même que je l’ai autorisée à me pratiquer un décollement des membranes  nous a mené à nous promener dans l’hôpital une heure pour finalement être renvoyés à la maison. 


Un après-midi à contracter mais pas comme d’habitude ! Des contractions qui nous laissaient entendre que tu allais pointer le bout de ton nez.


Un samedi soir sympa où ni même le bain ni même les spasfon n’arrêtaient la douleur. 


J’ai fini par réussir à m’endormir. Il était 1h. 


Tu viens enfin te coucher et au moment où tu poses ta main sur mon ventre je me réveille en sursaut. C’est l’heure. 


Une douleur que je n’avais jamais ressenti. Indescriptible. Une douleur telle que je me suis dit que je n’y arriverai jamais. 


Je ne me souviens que très peu de la demi heure de voiture interminable. Je ne sais plus comment j’ai traversé cet immense couloir. J’ai sonné. Oui j’ai appelé il y a quelques heures. Je contracte beaucoup et ça ne passe pas. Et pourtant je sentais bien que je la saoulais. 


La maternité était vide. Seule une autre maman donnait la vie dans une autre salle. 


Examen: vous êtes ouverte à deux seulement. « Nous allons faire 1/2h de monitoring et vous rentrez chez vous. »


Bilan dans ma tête: « je vais mourir. Cette folle est en train de me dire que je vais rentrer chez moi alors qu’on habite à 1/2h et qu’un aller retour nous prendrait 1h. Je souffre même de marcher et elle me renvoie à la maison alors que je 

sais que c’est l’heure. Je ne rentrerai pas. Foi de chieuse je ne rentrerai pas à la maison ce soir, y a ce p... de couloir à retraverser et c’est impossible dans mon état. Elle rêve celle-là je reste ici. »


Heureusement l’interne sage femme m’a conseillé de faire du ballon. Un peu de sang sur le drap me laisse à penser que j’avais raison. 


Petit point avec la sage femme méchante. Je lui remets les pendules à l’heure. Erreur. Je lui indique qu’elle n’est pas conciliante que ce n’est pas correct de me renvoyer comme ça.  Elle n’a pas l’air de beaucoup m’apprécier et surtout elle n’a pas très envie de travailler j’ai l’impression qu’elle ne m’aidera pas vraiment. Elle m’indique qu’elle va de nouveau regarder l’évolution et que si c’est toujours à 2 ce sera spasfon en suppo et ciao. 


Malheureusement pour elle on est à 3. Gloire à moi et à mon instinct. Salle d’accouchement. Péridurale immédiate on est à 5. 


Je me souviens de la libération de ce produit miracle. Plus de douleur. Si bien que je ne sentais pas le bébé descendre. 


Je fais partie des chochottes moi si bien que la seule peur était d’avoir mal. Attention je ne suis pas débile je savais que ça ferait mal mais pas comme cela. C’est supportable dans la théorie mais insupportable en réalité. 


Toutes celles qui accouchent sans péridurales moi je les respecte mais je pense aussi qu’elles ne souffrent pas si longtemps que moi. Lol je me prends pour le centre du monde je sais. 


Moi je voulais être un homme tfacon. C’est tellement simple d’être un homme. Bon je suis contente quand même d’être une femme et d’avoir pu donner la vie c’est extraordinaire et moi je suis super fière de voir ce que j’ai pu fabriquer quand je la vois. Je me dis que je suis quand même une sacré bonne femme et je leur laisserai ma place pour rien au monde. 


Bref. Je me suis quasi endormie du coup. Et puis au bout d’un moment elle a sentie qu’elle descendait pas donc elle a décidé de me mettre sur le côté. Et puis enfin elle est partie. Ça m’a rassuré je voulais pas que cette sorcière m’aide à mettre au monde mon bébé. Elle n’a même pas dit au revoir. 


Elle n’a pourtant pas oubliée de dire à sa collègue que j’étais une emmerdeuse. Du coup, on a senti la nouvelle bien tendue. Elle a percé la poche des eaux et j’étais à 8. Bien sûr la péridurale ne faisait plus du tout effet. 


J’ai redemandé une dose. Ils se sont lâchés si bien que je ne sentais plus les contractions ni la descente. 


Ensuite, on m’a dit qu’il allait falloir pousser. Je n’ai pas compris. Enfin je savais faire. On avait prit des cours lui et moi. Oui mais voilà je sentais pas. Je risquais pas. On a su après que mon bassin était trop étroit. 


On m’avait dit que je pousserai Max 20 min parce que bebe s’épuiserait j’ai poussé 45 min. Je demandais à mon amour de me dire quand j’avais une contraction et je poussais. 


« Vous poussez parfaitement bien Madame mais elle n’avance pas, on va un peu l’aider »...


Médecin et son interne. Ventouse. Chtong. Rien. Rebelotte encore et encore. 


« Bon on va aller la chercher. » 


« Monsieur soit vous regardez ailleurs soit vous sortez »


Entrée du pédiatre et de son interne. 


Mon chéri qui s’exécute.


Après tout s’est enchaîné et dans une violence incommensurable. Elle est sortie puisqu’ils sont allés la chercher et juste avant son arrivée on m’a dit qu’ils allaient sûrement l’emmener directement ce qu’ils ont fait. 


On ne respirait plus avec mon chéri c’était interminable et ils sont venus le chercher pour qu’il la voit puisqu’elle allait mieux. Moi je ne respirais plus et je ne réalisais pas. Je me demandais juste ce que je faisais là et je voyais juste que sous mon ventre flamby réapparaissait ce que je n’avais plus vu depuis 6 mois au moins.... ça a au moins faut rire les internes... on a poussé encore une fois et j’ai délivré le placenta (toujours ça qu’ils n’iront pas chercher). 


Ensuite, en couveuse est arrivée mon petit amour de ma vie. Ma petite personne préférée au monde. Celle qui allait prendre tant de place dans mon coeur et dans mon monde... mon Anna-Rose. 


Un jour je vous raconterai cinq ans après... 



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