Vous entendez ?


C’est le cœur lourd que j’ai terminé le livre de Jacqueline Sauvage. J’ai été courageuse, pas une larme n’est venue... aucune ! L’histoire est bien différente mais parfois je m’y retrouve. 

 Celle qui avait tué son mari. Non pas qu’il était long mais seulement parfois insoutenable pour moi. J’ai eu du mal à supporter certains passages. Je ne suis pas la seule qui recule devant ces livres là mais peut être que je suis assez courageuse pour l’avoir lu ! Le parcours est long et la reconstruction difficile mais moi j’arrive à lire ce genre de livres sans m’effondrer ! En apparence ! 

Il avait le même tempérament. Il était très lunatique si bien que lorsqu’il ne faisait pas beau il décidait de faire la gueule. On supportait tous en attendant la tempête et on savait qu’elle arriverait mais jamais quand. Oui il ne parlait non seulement plus mais il faisait régner la terreur en plus ! A croire qu’il avait pris des cours ! Mais ça ne suffisait pas il fallait blesser, rabaisser pour posséder et contrôler ! Il fallait exhumer et exalter cette haine sur nous... vous leur trouverez toutes les excuses que vous voudrez à ces bourreaux mais moi je suis lucide ils n’en ont aucune. Vous me sortirez le discours de ceux qui ont eu une enfance horrible qu’ils reproduisent je dirais juste que ce n’est pas humain d’imposer la même chose aux autres quand on sait ce que ça fait en soi. J’ajouterai pour le reste qu’ils verront ça avec le Bon Dieu. J’espère qu’il les punira à la hauteur mais comme je ne crois pas en Dieu, je n’espère plus rien. Juste de la plénitude pour ma vie à moi. 

Il existait aussi ce qu’elle décrit très bien : une terreur silencieuse. C’est ainsi que je l’appelle. Cette horrible sentiment d’avoir toujours tord et instinctivement comme une proie on cherche à ne plus exister. Parfois on ignore mais surtout on survit.... ou on essaie du moins. 

Je me souviens aussi de ce qu’elle décrit, des pas qui cognent le carrelage et littéralement de cette envie de bien faire tout en sachant que ce sera toujours mal. Au fond, on savait que c’était une question de temps pour que ça tombe.  Après c’était encore pire. Ils essayaient de se rassurer sur une pseudo normalité mais moi je vous le dis: « non vous n’êtes pas normaux ». Rassurez vous comme vous voulez, vous connaissez la vérité au fond. 

La violence des coups qui tombent. Ça vous meurtrit dans votre chair. Je vous jure que cette violence physique qui vous poignarde et vous marque à jamais ne vous laisse plus jamais innocent ! Quand on est enfant, on se dit que c’est peut être normal mais ce n’est pas la réalité. Très vite on se rend compte qu’on n’est pas normaux et qu’ici les coups pleuvent et que c’est déjà pas normal. Ce n’est pas juste une claque, on ne parle pas de cela vous le savez, allons ne faites pas les sourds. On ne pardonne pas, on encaisse et surtout on se dit aussi qu’on est plus intelligents qu’eux et qu’on reproduira jamais ça... 

Cette violence physique elle vous marque à tout jamais. Moi elle m’a hanté longtemps. Aujourd’hui encore je ne peux pas supporter de voir quelqu’un frapper un enfant. J’ai du mal avec le regard de certains gosses que je sens apeurés ou terrorisés par leurs parents. Je ne supporte plus la vue de certains objets qui servaient à nous terroriser. J’ai aussi des cauchemars récurrents qui viennent hantés nos nuits et me laissent amère. 

J’ai prié tellement fort tellement souvent. Je voulais juste que ça s’arrête. Je voulais juste être née ailleurs avec des parents normaux. Et soit disant c’était pour qu’on soit bien élevés ! On finissait par le croire et on voulait juste sans sortir indemnes. On ne sort jamais indemne de cela. Malheureusement. Jamais. Quiconque. Jamais. Ne croyez pas cela. 

Au delà des coups, vous le savez déjà, il y a les mots mais aussi les humiliations ! Ça fait partie d’un processus avec les mots qui vont bien. Je n’en dirais pas plus. Seuls les concernés savent. Les autres n’imaginent même pas. 

Aujourd’hui, je suis sure. J’ai appris cette carapace par cœur pour ne plus être atteinte. Si vous saviez comme je suis forte. Aucune pitié, laissez là aux nécessiteux ! Je veux qu’on se rende compte pourquoi je veux vivre ! Je veux qu’on me croit quand je crie que je suis libre et que je suis une personne forte. Au final, je veux juste être heureuse près de ceux que j’ai choisi et que j’aime éperdument. C’est ce qui m’a sauvé... mon horizon heureux. Mon besoin de bonheur. 

Je sais que ça n’est pas sain mais quand on a connu cela on n’est plus innocente. On sait reconnaître, on sait se protéger, on sait aussi le bonheur et on sait ce qu’on ne veut surtout pas. 

Je sais qu’il ne faut pas y penser et arrêter de ressasser mais putain c’est ancré en moi. Et ces putains de voisins qui ferment les yeux... tous vous êtes tous coupables. Arrêtez de faire semblant moi la première quand je sais que la voisine se bat avec son mec au milieu des gosses. J’entends rien c’est le voisin qui me l’a dit 2 étages au dessus mais j’ai pas le droit d’intervenir justement parce que j’entends pas directement. Au fond je sais bien que c’est pas elle qui le cogne, mais je ferme les yeux comme nous tous et je lui souris quand elle me dit bonjour ! Elle fait semblant elle aussi elle répond « très bien merci et vous ? » quand je lui demande si elle va bien. On est tous là à faire semblant c’est le jeu de la vie. 

Vous êtes sourds quand ça explose chez le voisin ? Quand ça crie quand ça devient violent ? Vous n’êtes pas sourds mais vous ne pouvez pas jouer les aveugles non plus quand vous voyez des marques et qu’on vous raconte que c’est un poteau ! Vous avez juste envie de gérer déjà votre vie et être altruiste ce n’est pas aller embêter les voisins pour savoir ce qui se passe chez eux. Ce n’est pas anodin d’essayer mais ceux qui sont comme moi savent. Ils ont cette sensibilité au creux du cœur et cette douceur dans l’âme qui les ramènent sur terre. 

Je ne vous en veux pas vous savez. J’ai appris que vous n’êtes pas les responsables. Ceux qui le sont le savent et ils ont beau nier la réalité ce n’est pas à moi qu’ils devront des comptes ni même à moi qu’ils demanderont pardon. Si vous leur demandez vous verrez ils ont tout oublié. C’est tellement plus facile de vivre ainsi . Dans la négation. 


Merci d’avoir lu ces quelques mots que j’ai vraiment eu du mal à écrire. J’ai relu 1000 fois effacé les passages trop durs. Je crois que je suis prête à vous le livrer. 

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